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Tout(es) un programme!

6 juillet 2016

Les mâles louanges d'Anatole France.

Vendredi 17 juin 2016, épreuve écrite anticipée de français en séries ES et S. Le sujet se compose de quatre éloges d'écrivains à l'un de leurs congénères décédé. Quatre tombeaux oratoires. Le texte à commenter est le discours prononcé par Anatole France lors des obsèques d'Emile Zola le 6 octobre 1902.

La lecture de cet éloge me fait réagir. En effet, Anatole France ne s'adresse qu'à des messieurs, n'y avait-il aucune femme dans l'assistance? Apparemment non, ce genre de cérémonie était l'apanage des hommes, d'ailleurs Anatole France fait référence au "président de la société des gens de lettres" et au "ministre de l'Instruction publique".

La Société des Gens de Lettres de France a été fondée en 1838 sur une idée de Balzac. Cette association exerce différents rôles concernant la défense des droits des écrivains et de leurs oeuvres, la sauvegarde du patrimoine littéraire, la distiction d'auteurs par différents prix littéraires...A l'heure actuelle, elle est présidée par une femme, Marie Sellier.

Mais ce qui étonne et fait sans doute bondir sur leur séant beaucoup de personnes de notre temps, c'est la formule qu'emploie Anatole France "Ce n'est pas par des plaintes et des lamentations qu'il convient de célébrer ceux qui laissent une grande mémoire, c'est par de mâles louanges et par la sincère image de leur oeuvre et de leur vie."

Ces "mâles louanges" laissent entendre que les "plaintes" et les "lamentations" sont à laisser aux femmes. Ce discours nous permet d'entrevoir à quel point les femmes avaient peu de poids dans la société de l'époque et dans la considération des hommes, fussent-ils de grands écrivains.

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6 juillet 2016

Décès de Benoite Groult

"A l'aube, je me suis levée pour regarder par la fenêtre minuscule de quel gris était la pluie." La Touche étoile (2006) Benoite Groult.

 

Le 20 juin dernier, Benoite Groult est décédée à Hyères dans le Var. C'était une écrivaine féministe engagée. Elle a écrit plusieurs livres, dont certains avec sa soeur Flora Groult.

De 1984 à 1986, cette femme a aussi été la présidente de la Commission de terminologie pour la féminisation des noms de métiers, de grades et de fonctions. 

24 février 2016

Faut-il féminiser les noms de métiers, fonctions, grades ou titres?

La création de ce blog me met face à une difficulté que j'avais déjà envisagée plusieurs fois sans jamais vraiment approfondir la question...Suis-je professeure ou professeur de lettres ? Ce blog est-il destiné à promouvoir les écrivaines ou les écrivains femmes ?

Pour en avoir le coeur net, je suis allée consulter cette page. Et donc, je suis bien professeur et non pas professeure !

En revanche, je ne suis toujours pas fixée sur la formule "écrivaine"...

Ceci dit, cet article m'inspire certaines questions:

1. "L’héritage latin a opté pour le masculin.": n'est-ce pas parce que les hommes ont toujours eu plus de pouvoir de décision que les femmes sur ce type de sujets ?

2. Que penser de cette formule « En français, la marque du féminin ne sert qu’accessoirement à rendre la distinction entre mâle et femelle." ? Suis-je la seule à ressentir une connotation péjorative dans les termes "accessoirement", "mâle", femelle", et dans la négation "ne...qu'" ?

3. A propos de l'hésitation entre "recteur" et "rectrice", pourquoi ne pas décider de choisir la solution qui crée une différence masculin/féminin à la fois visuelle et auditive ? Et donc, dans ce cas d'opter pour "rectrice".

4. "La Compagnie fait valoir que brusquer et forcer l’usage revient à porter atteinte au génie même de la langue française et à ouvrir une période d’incertitude linguistique."  N'y est-on pas déjà un peu, dans cette période d'incertitude linguistique? Vous êtes su(û)r(e)s ?

5. "la Commission générale de terminologie et de néologie,qui déconseillait formellement la féminisation des noms de titres, grades et fonctions officielles, par distinction avec les noms de métiers, dont le féminin s’impose naturellement dans l’usage." Voilà une chose que j'ignorais et que dorénavant, je saurai ! (aucune ironie dans cette remarque)

Je trouve la lecture de cet article très intéressante. Je ne suis toujours pas sûre qu'on puisse écrire "écrivaine": est-ce vraiment un métier ? (que de débats engendrés par cette simple question !)

Cependant, à l'encontre de la prise de position de l'Académie française, je continue à me demander si la féminisation des titres ne pourrait pas se généraliser par l'habitude, par l'usage.

Et vous, qu'en pensez-vous?

23 février 2016

Pourquoi ce blog?

Je suis professeur de lettres modernes dans un lycée. Récemment, j'ai pris conscience du fait que parmi les textes que j'étudie en classe avec mes élèves ne figurent que très peu d'oeuvres écrites par des femmes. Pourquoi? Sans doute parce que mes choix vont naturellement vers des auteurs que j'apprécie et qui étaient des hommes (et je ne leur en tiens pas rigueur;-)), sans doute aussi parce que les programmes, notamment celui de la classe de seconde, conduisent naturellement à étudier des grands classiques masculins de notre littérature. Néanmoins, je trouve cela à la fois dommage et un peu injuste, c'est pourquoi j'aimerais que cela change.

Pour cette année scolaire 2015-2016, mes progressions annuelles sont déjà faites et je ne souhaite plus les changer, mais pour l'année scolaire prochaine, je vais intégrer davantage de textes de femmes à mes programmations de seconde et de première. Et comme je vis cela comme une aventure passionnante, je souhaite la partager avec d'autres. Si vous vous sentez concerné(e)s, bienvenue à vous sur ce blog!

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